Fruit d’une collaboration entre Guts, Francisco Sousa et le label Heavenly Sweetness, le projet Bandé Gamboa est le symbole de la rencontre musicale entre le Cap-Vert et la Guinée-Bissau, le temps d’un album de reprises.
Crédit photo : Jesper
Occupé depuis plus de dix ans à défendre la musique de la diaspora africaine lusophone, le producteur Francisco « Fininho » Sousa décide aujourd’hui d’apporter du sang neuf plutôt que de compiler une fois de plus des vieux morceaux. Selon lui, la musique africaine contemporaine est souvent reléguée derrière la montagne de rééditions qui s’offrent aujourd’hui à un public occidental qui a longtemps ignoré cette culture. Ces anciens trésors de highlife, d’afrobeats ou de soukous font alors de l’ombre à toute une génération d’artistes authentiques qui méritent autant d’être entendus que leurs aînés.
Il utilise ce constat comme prétexte pour sortir sa botte secrète du placard : 16 ans d’archives digitales composées de morceaux au potentiel exceptionnel mais qui, faute de qualité dans la production ou l’enregistrement, n’ont pas eu l’effet escompté sur les pistes de danse. En s’inspirant d’Amílcar Cabral, stratège politique et figure de la libération du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau, Francisco demande à deux groupes issus de ces pays de remettre quelques-unes de ces chansons au goût du jour. Il construit ainsi un pont entre Bandé, quartier vivant de Guinée, et Gamboa, célèbre plage de Praia au Cap-Vert, pour donner une version actuelle du gumbé et du funaná, en espérant que la jeunesse contemporaine y trouve son compte. Co-produits par Guts, les douze titres de Horizonte proposent donc un juste milieu séduisant, celui de parler aux mélomanes des deux pays concernés tout en captivant le public occidental. La chanson « Dunia » montre d’ailleurs la voie, avec ses airs de funaná inspiré et sa production léchée.
L’album Horizonte est prévu pour le 12 juin sur Heavenly Sweetness / Pura Vida Sounds.
